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Historique

 

La commune remercie sincèrement M. Daniel-Paul LOBREAU

Professeur agrégé hors classe
Docteur en histoire de l’Université de Bourgogne
Docteur ès-lettres de l’Université Lumière Lyon 2

pour l’élaboration des textes historiques ci-dessous

 

Cinq villages pour une commune 

 

Notre commune a adopté le nom de Ladoix-Serrigny en 1988. Jusqu’alors, quatre hameaux bien distincts, Ladoix, Buisson, Neuvelle et Corcelles dépendaient du chef-lieu historique, Serrigny.
Les sources écrites ne nous éclairent guère au-delà du XIe siècle mais de nombreuses découvertes archéologiques fortuites attestent de racines très anciennes remontant aux débuts de la période gallo-romaine, au moins.

En 1778, l’abbé Claude Courtépée notait, à propos de Serrigny, dans le tome III de sa Description générale et particulière du duché de Bourgogne :
« On ne peut labourer, ni champ, ni vigne, qu’on ne trouve des fondations. »
Le développement des activités humaines a été favorisé par un riche terroir sillonné par d’antiques voies de communication auxquelles s’ajouta un axe romain qui de Savigny à Boncourt-le-Bois, offrait un raccourci pour passer de la voie Autun-Besançon à la grande route Agrippa Lyon-Trèves.

 

 

  • Serrigny

A proximité de Beaune, principale résidence des premiers ducs capétiens, Serrigny est devenu très tôt une agglomération importante groupée près de sa maison forte et du prieuré que l’abbaye de Saint-Seine a établi au XIIe siècle afin d’assurer la bonne gestion de ses nombreuses possessions. Après quelques décennies la chapelle priorale sans doute trop petite, a été remplacée par l’église paroissiale Saint-Marcel actuelle. Ses dimensions laissent supposer une population déjà nombreuse qui n’avait pas pour seule vocation l’agriculture. Les pierres tombales conservées dans l’édifice indiquent la présence d’une bourgeoisie. Serrigny où se tenaient foires et marchés, apparaît donc comme un petit bourg prospère.

Par lettres patentes d’octobre 1700, Serrigny jusqu’alors baronnie, fut érigé en comté au profit de Pierre Brunet de Chailly, conseiller au Parlement de Paris. C’est à cette époque que ce même seigneur érigea le château actuel sur les substructures de l’ancienne forteresse. Toutefois au fil des siècles et de leurs vicissitudes, l’importance de Serrigny a décru au profit d’un de ses hameaux, Ladoix. Quand en 1840, la municipalité décida d’édifier une mairie, son emplacement fit débat car depuis longtemps. Ladoix, était devenu plus peuplé et concentrait la plupart des commerces. La présence de l’église et du cimetière a sauvé la prééminence de Serrigny.

  • Ladoix

C’est à la Lauve, modeste affluent de la Bouzaise, que Ladoix doit son existence. Elle jaillit au pied de Corton par une source vauclusienne, une douix, terme très probablement d’origine celtique. Il désigne dans notre région, de nombreuses résurgences telles La Doix d’Arcenant qui donne naissance au Raccordon et surtout, la célèbre « douix » de Châtillon-sur-Seine. En 1218, un titre de l’abbaye du Lieu-Dieu mentionne « La Doiz de Sarrigneio ». On la nommera plus communément jusqu’à la fin du 19e siècle, « La Douée de Serrigny » puis « La Doix »
enfin « Ladoix ».

En 1958, la construction d’une station de pompage entraîna la destruction de la belle arche sous laquelle l’eau jaillissait ainsi que d’un antique captage. Lors de ces travaux, la découverte de centaines de pièces de monnaies romaines datant pour la plupart du IIIe siècle, atteste de la présence d’un sanctuaire autour duquel une bourgade s’était développée. De nombreuses trouvailles archéologiques confirment son existence continue. Une nécropole qui s’étendait de part et d’autre de la voie romaine témoigne d’un peuplement important de l’époque gallo-romaine à l’époque burgonde. En 1304, Ladoix comptait quatorze feux francs solvables et neuf misérables, c’est-à-dire exemptés de l’impôt, soit une population d’une centaine d’habitants.

Comme toute la contrée, Ladoix a subi les fléaux des guerres et des épidémies. En 1400, on n’y recensait plus que trois feux solvables. Au XVIIe siècle, une série d’épidémies de peste, de 1628 à 1645 et, en 1636, les exactions des mercenaires de Gallas n’ont laissé que ruines et désolation. En 1662, n’y résidaient plus que trente habitants. Serrigny et Neuvelle en comptaient onze additionnés, Corcelles quatorze. C’est seulement au siècle suivant que le village a pu se reconstruire, surtout après 1750, avec l’aménagement du « Chemin neuf », l’actuelle D 974, et la construction du pont. Dès lors, séparant son destin de la petite Lauve, l’antique hameau naguère groupé près de la source, s’est mué peu à peu en un village-rue s’étirant le long de la grande route. Ce nouvel axe de communication a suscité au fil des ans, l’ouverture de carrières, l’installation d’auberges, de commerces, d’activités artisanales, d’entreprises de roulage transportant vins et marbres dans tout le pays.

  • Buisson

Buisson doit probablement son nom à l’abondance des buis. Ce hameau relativement peuplé -trente-six feux en 1285- a toujours eu pour activité principale la culture de la vigne et a mené longtemps une existence bien distincte de celles de Serrigny et de Ladoix. Il a d’abord appartenu à la seigneurie de Villers-la-Faye. Au milieu du XIIIe siècle, une dame de Bauffremont, comtesse de Villers-la-Faye, en fit donation à la maladrerie de Beaune. Cette institution plus tard rattachée à l’Hôtel-Dieu de Beaune, demeura seigneur haut-justicier jusqu’à la Révolution. Mais son emprise ne s’étendait pas à la totalité du finage car le chapitre de Saint-Georges de Chalon, possédait en toute indépendance, en « franc-alleu », un vaste domaine comprenant la Montagne des Buis et le Bois de Mont. Sur le plan religieux, les habitants restèrent attachés à la paroisse de Villers-la-Faye jusqu’au XVIe siècle.

Cette histoire explique un esprit d’indépendance qui se manifesta en janvier 1790, lors de la création des communes. Les habitants de Buisson refusèrent de dépendre de Serrigny et créèrent leur propre entité. Mais celle-ci se révéla peu viable et après quelques mois, le 8 décembre 1792, il leur fallut se résigner à la fusion avec Serrigny.

 

  • Neuvelle

Ce petit hameau situé à proximité du vieux chemin gagnant la Saône, tire son origine d’une exploitation agricole isolée comme son nom l’indique : « velle » étant la forme bourguignonne de « ville », dérivé de « villa », la ferme. On y a établi un petit ensemble fortifié qui devint au XVIe siècle, la résidence des seigneurs de Serrigny, « le vieil chastel de Serrigny [étant] en ruyne ». Elle comprenait un petit édifice religieux, la chapelle Saint-Rémy. S’y succédèrent plusieurs lignées, les Fussey, les Thiroux, les Grozelier.

Au début du XVIIIe siècle, Neuvelle fut abandonné au profit du château actuel et devint la ferme seigneuriale. Notons également sur la Lauve, la présence du « Moulin aux taupes » transformé par la suite
en scierie à bois et, si l’on en croît un toponyme « la papeterie », un moulin à papier. A proximité de Neuvelle exista naguère un petit écart, le fief de Bavant, depuis longtemps disparu. Une rue en perpétue le souvenir.

 

  • Corcelles

Corcelles issu du diminutif « corticella » était probablement à l’origine, un petit domaine. On le trouve mentionné en 1154 dans un titre de l’abbaye Sainte-Marguerite. Cette petite agglomération nichée en lisière du Bois de Bornotte a vécu jusqu’à une époque récente un peu à l’écart. Les « Coucous », c’est ainsi qu’on surnommait ses habitants, vivaient principalement de l’exploitation de la forêt et de l’agriculture. Leurs terres fertiles étaient très convoitées : on en trouve maintes mentions dans les titres des familles nobles des environs. Au XVIIIe siècle, un nouveau quartier commença à se constituer en bordure de la Lauve. S’installa une tuilerie-briqueterie exploitant un gisement local d’argile. Après des débuts difficiles, cette activité fut favorisée par le remplacement des toits de chaume trop propices aux incendies et la reconstruction des bâtiments de la plaine longtemps édifiés avec de grossiers colombages dont on garnissait les vides au moyen de terre glaise pétrie avec de la paille ou avec du foin.

Notons également la Feuillotte, pièce de terre en limite du finage où le député-agronome Pierre Joigneaux installa à son retour d’exil, durant les années 1860, une pépinière à vigne réputée ainsi qu’une plantation d’asperges pour la culture de laquelle il envoya des jeunes agriculteurs en stage à Argenteuil.

 

 

Le Blason de Ladoix-Serrigny : 

 

 

Créé en octobre 1982, il se lit de la façon suivante : « De gueules à deux clés d’argent passées en sautoir accompagnées en pal d’une croix triple d’or ».

Le blason fait référence à la famille de Clermont-Tonnerre (descendante du chancelier Nicolas Rolin) qui a exercé jusqu’à la Révolution le patronage de l’Hôtel Dieu de Beaune et dont les armes « de gueules à deux clés d’argent passées en sautoir », ont servi de base au motif.
Il a une double signification puisque le Pape Marcel 1er, saint patron de la paroisse, élu et sacré en 308, mort martyr en 309, se trouve lui aussi symbolisé par les clés de Saint Pierre, ainsi que par la croix triple ou patriarcale posée en pal dont le graphisme a été emprunté à un tableau de l’église de Serrigny le représentant. Cette croix vient aussi briser le blason des Clermont-Tonnerre que l’on peut notamment observer sur le vitrail de Saint Roch, à la Chapelle Notre-Dame du Chemin.
Quant à l’émail du champ (gueules=rouge) comme les métaux des figures (argent et or), ils n’ont pas de signification particulière et ont été choisis dans un simple souci d’esthétique.

⇒ A quel saint se vouer ?

Quand l’auteur de ces lignes a soumis son projet de blason, il fut étonné d’entendre les avis diverger quant au véritable saint patron de l’église et de la commune. Le patronage du pape Marcel est pourtant incontestable mais sa fête canonique étant fixée le 16 janvier, en une période de l’année dépourvue de fruits et peu propice aux déplacements et aux réjouissances, la commune avait pris l’habitude depuis des temps immémoriaux, d’organiser sa fête le 1er dimanche de septembre dévolu à Saint Marcel, diacre de Chalon, célébré le 4.

En 1849, le conseil de fabrique déplorant que cette fête civile se trouvait dépourvue de toute solennité religieuse et se faisant l’interprète du « vœu unanime des habitants », demanda à l’évêque que la fête religieuse fût célébrée le jour même de la fête civile. Autorisation accordée !

 

Insolite : La BB 22371

 Une locomotive nommée Ladoix-Serrigny

 

En qualité de dernière gérante contractuelle de la gare de Ladoix-Serrigny et de « première dame » de la commune, Marcelle Bouvard a été la marraine de cette locomotive électrique, mise en service le 29 novembre 1983 et baptisée « Ladoix-Serrigny » le 20 avril 1985, en gare de Beaune.
La BB 22371 affectée au fret, termina sa carrière au dépôt de Rennes et a été radiée le 5 octobre 2015 après trente-deux ans de service.
La mairie conserve un exemplaire du blason ; un autre est exposé à la Cité du Train de Mulhouse.

 

 

 

La commune de Ladoix-Serrigny fait partie de la Communauté d'Agglomération Beaune, Côte et Sud

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