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Patrimoine

La commune remercie sincèrement M. Daniel-Paul LOBREAU

Professeur agrégé hors classe
Docteur en histoire de l’Université de Bourgogne
Docteur ès-lettres de l’Université Lumière Lyon 2

pour l’élaboration des textes historiques ci-dessous

 

 

 

  • L’église Saint Marcel                                                                                                                                                      

L’église paroissiale placée sous le patronage du pape Marcel 1er a probablement succédé à la chapelle du prieuré de Saint-Seine située à proximité. Jusqu’à la Révolution, elle a fait partie de la mense abbatiale et il revenait par conséquent aux moines de nommer les curés, ainsi que les chapelains de Notre-Dame du Chemin.
La construction a débuté durant la seconde moitié du XIIe siècle dans un style roman. Le chœur et le transept datent du début du XIIIe siècle. Le chevet plat éclairé par des lancettes ogivales surmontées d’une vaste rosace, témoigne de l’influence de la troisième abbatiale de Cîteaux. Les arcs doubleaux de la travée unique du chœur reposent sur des consoles d’angle formées de têtes grotesques. Les chapiteaux des piliers sont ornés de motifs végétaux.

Ayant beaucoup souffert du défaut d’entretien durant la tourmente révolutionnaire, la nef et les collatéraux ont dû être reconstruits totalement durant les années 1820 presque à l’identique. L’intérieur est sobre. La nef soutenue par six piliers carrés sans ornements, est voûtée en berceau brisé, les deux collatéraux se divisent chacun en trois travées de voûtes d’arêtes. Au XVIe, l’église fut dotée d’un porche au fronton triangulaire qui porte encore l’empreinte d’un aigle éployé avec des armoiries en son centre. Cet édifice massif qui rompt quelque peu l’harmonie originelle de la façade, a nécessité de grosses réparations dès 1774 et de ce fait, a échappé à la reconstruction du XIXe siècle.

Les trois autels méritent l’attention. Ils ont été réalisés à la fin de l’Ancien Régime par un sculpteur beaunois Philibert Bidreman. Le maître autel est constitué d’un bel assemblage de marbres rares. Dans le bras nord du transept, celui de la Vierge est surmonté de la statue de Notre-Dame du Chemin ramenée de la chapelle durant la Révolution. Celui du bras sud est consacré au saint-patron de l’église, Marcel 1er. Les ouvertures disposent pour la plupart de vitraux. Le plus remarquable est la Piéta qui orne l’oculus du chœur, offert en 1874 par l’abbé Garnier à l’occasion du premier pèlerinage à Notre-Dame du Chemin.
Le clocher est implanté à la croisée du transept. Il se compose d’une base carrée, percée dans ses quatre faces, de deux petites baies accouplées, supportant une première toiture à quatre pans surbaissés où s’implante une flèche ornée de tuiles vernissées. Le tout culmine à 33 mètres.

A l’origine, Saint-Marcel comme de nombreuses églises du secteur telles Saint Symphorien à Nuits ou Saint Martin de Prissey, disposait d’un clocher « à pavillon », recouvert d’une toiture un peu écrasée, à quatre pans. A une date inconnue, probablement au cours du XVIe siècle, on lui préféra une flèche dont la charpente dut être refaite en 1774. C’est alors que des malfaçons valurent à Serrigny pour plus de deux cents ans, un « clocher qui penche » source de bien des quolibets….En 1983, une nouvelle réfection complète lui fit retrouver son aplomb.

 

 

Il se trouvait naguère à gauche du chœur, côté évangile, une ouverture circulaire de 0,35 m. de diamètre, garnie de barreaux croisés, permettait d’apercevoir depuis l’extérieur, de jour comme de nuit, le saint-sacrement. A une époque où l’usage du tabernacle d’origine italienne, ne s’était pas généralisé, celui-ci était placé dans une armoire ou une niche murale dont les traces ont été occultées par l’installation des boiseries du chœur. On accompagnait le ciboire d’une lampe qui indiquait de loin, le lieu où se trouvaient les espèces sacrées. Ce type d’ouverture que l’on retrouve dans quelques églises du secteur, est beaucoup plus répandu en Champagne et en Lorraine.
Taillé dans une belle dalle de Corton, il porte en bas la date de 1540 et au sommet, le blason des donateurs ou plus vraisemblablement de la donatrice « Un sautoir cantonné d’une croix fichée en chef et de trois-étoiles à six rais ».

Ces armoiries appartiennent à la famille Héliot jadis possessionnée à Serrigny, Ladoix et les environs. Les coins sont ornés de quatre médaillons portant les attributs ailés et le nom des évangélistes : Saint Luc (le veau), Saint Marc (le lion), Saint Mathieu (l’homme), Saint Jean (l’aigle).

 

  • Notre Dame du Chemin

 

Depuis un millénaire, ce vieux sanctuaire veille sur Ladoix dressant sa masse trapue au sommet d’un tertre que les vieux textes désignaient sous le nom de « Tapete ». Propriété de l’abbaye bénédictine de Saint-Seine, elle fut édifiée aux XIe et XIIe siècle probablement à l’emplacement d’une construction plus ancienne.
Notre-Dame du Chemin, Notre-Dame des Chemins devrait-on plutôt la nommer, se situait à un carrefour de deux voies antiques. L’une descendait de Savigny plus exactement de la route de l’étain et de la voie romaine Autun-Besançon, pour gagner la Saône et la Franche Comté. Cet axe présentait un grand intérêt puisqu’il permettait d’acheminer le sel de la Comté. L’autre menant de Langres à Chalon, courait au pied de la Côte. Jusqu’à l’aménagement de la route actuelle, elle devait gravir depuis Ladoix, une montée fort délicate et parfois périlleuse jusqu’au col où la chapelle avec son puits et sa source aujourd’hui disparue, procurait une halte appréciable.
Au XVe siècle, on décida de remplacer le vieil édifice roman par un élégant sanctuaire ogival édifié grâce aux libéralités du duc Philippe le Bon. Mais les difficultés du duché interrompirent ce chantier de construction/déconstruction qui demeure figé depuis cinq siècles. Ainsi un chœur prolongé par une nef et ses deux bas-côtés à deux travées, incomplets donc, sont prolongés à l’ouest, par le transept roman privé de trois absides.

 

 

Secourable aux voyageurs, Notre-Dame du Chemin exerçait aussi sa bienveillante intercession pour toutes les questions liées à la maternité. Les futures mères y compris les duchesses de Bourgogne venaient y prier, présenter à la Vierge leurs vœux de grossesse ou effectuer leurs relevailles. Mais bien d’autres motifs suscitaient des pèlerinages ainsi, la confrérie de la Sainte-Croix venait en procession chaque année de Beaune, remercier Notre-Dame d’avoir mis un terme en 1619, à une épidémie de peste.
A l’époque moderne, notre chapelle trouva une nouvelle vocation, celle de sanctuaire à répit. Les âmes des enfants morts-nés donc non baptisés, étaient vouées à errer dans les limbes pour l’éternité. Restait aux malheureux parents, pour dernier recours, à s’en remettre à l’intercession de la Vierge. Si l’on détectait sur le petit corps placé sur l’autel, des signes de vie, on se hâtait de procéder à l’ondoiement. Quant aux enfants morts sans baptême qui ne pouvaient être inhumés dans l’enclos du cimetière paroissial, en « terre chrétienne », ils étaient accueillis dans celui de Notre-Dame du Chemin.
La Révolution mit un terme à toutes ces dévotions. La chapelle vandalisée, fut vendue ainsi que ses propriétés en 1795, comme biens nationaux. Durant le XIXe siècle, les bâtiments furent morcelés en cinq propriétés, accueillant des locataires.
En 1894, douze bienfaiteurs s’associèrent pour créer la Société civile et immobilière de Pernand qui racheta l’essentiel des bâtiments et procéda à une restauration soignée, confiée à l’architecte mâconnais Adrien Pinchard, lequel avait, quelques années auparavant, construit la nouvelle église d’Aloxe-Corton. La chapelle restituée dans son état d’origine, fut agrémentée de vitraux réalisés par le maître verrier lyonnais Lucien Bégule. Un autel néogothique, œuvre d’Emile Bergeret, sculpteur et érudit nuiton, a été bénit par Mgr Oury, évêque de Dijon, le 27 juin 1895.

Une stèle érigée sur l’esplanade rappelle le souvenir de son donateur, le père Philippe-Symphorien Garnier, ancien curé de Serrigny qui fut en 1874, l’initiateur du pèlerinage annuel du 15 août, à Notre-Dame du Chemin.

 

  • Le Château de Serrigny

A son emplacement se trouvait une forteresse féodale ruinée. Ce petit château de plaine situé sur la Lauve, contrôlait un des axes de communication du pays beaunois vers la Saône et la Franche Comté, pourvoyeuse du sel, si indispensable à l’époque. Au sortir de la Guerre de Cent ans, cette maison forte n’était plus qu’un « vieux châtel fossoyé qui a été ruiné dès longtemps par les guerres auquel il ne parait plus qu’une tour carrée ».
Le château actuel été construit au tout début du XVIIIe siècle par Pierre Brunet de Chailly, président de la chambre des comptes de Paris, qui fit ériger la terre de Serrigny en comté. Ne subsistent que deux éléments du XVe siècle. Edifiée sur une plate-forme rectangulaire de 85 mètres de long du nord au sud et large de 45 d’est en ouest entourée d’eau, cette belle résidence est entourée d’un parc arboré à l’anglaise de 7 hectares, limité au nord par la Lauve et au sud par un canal long de 500 m. Constamment habitée, elle a conservé son agencement intérieur, bibliothèque louis XIV, salons, salle à manger… ainsi que son mobilier d’époque.

On doit à Pierre Brunet un legs important effectué à l’Hôtel-Dieu en 1731 : « Je donne aux Pauvres de l’Hôpital de Beaune vingt mille livres de la Ville (de Paris), à condition que les Administrateurs recevront les Pauvres qui leur seront envoyés par MM. les Curés de Serrigny, Aloxe, Pernand dans leur dit Hôpital de Beaune pour leur procurer guérison ». Une cuvée des Hospices rappelle son souvenir. Décédé sans enfants, il transmit à son neveu Charles du Tillet, le château et la terre de Serrigny qui passèrent ensuite par héritage, aux familles Clermont-Montoison, Clermont-Tonnerre puis de Mérode.

 

 

  • La Mairie

Durant un demi-siècle, la commune resta dépourvue de mairie. Les réunions municipales, les élections se tenaient dans l’église ; on rédigeait généralement les actes d’état civil au domicile de l’instituteur, parfois chez le maire.

En 1840, on acheva l’édification d’une maison commune qui avait aussi pour vocation d’abriter les logements des instituteurs. Les avis étaient partagés quant à son implantation. D’aucuns, arguant que le hameau de Ladoix était devenu plus important que Serrigny, souhaitaient qu’on y installât la mairie pour laquelle ils avaient repéré un terrain. Mais une majorité des conseillers estimèrent que Serrigny où se
trouvaient l’église et le cimetière, devait demeurer chef-lieu. C’est donc à proximité de ceux-ci que l’on acquit des terrains et que l’on édifia un imposant bâtiment avec fronton qui n’est pas sans rappeler certaines gentilhommières.

 

 

La commune de Ladoix-Serrigny fait partie de la Communauté d'Agglomération Beaune, Côte et Sud

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